Madagascar heritage site that few can reach

Getting to Tsingy de Bemaraha National Park isn’t easy, but those who make the trek are handsomely rewarded.

  • By Dave Stamboulis

5 August 2017

The place where one cannot walk (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

The place where one cannot walk

Gazing up at the jagged pinnacles that surrounded me, I could see why the locals had labelled them as tsingy. Meaning the ‘place where one cannot walk’ in Malagasy, the tsingy have been shaped by time and the elements into a spiky forest wonderland. Not only are the limestone karst towers razor-sharp, the thought of trying to climb them is terrifyingly daunting.

Then again, nothing comes easy when it involves one of the world’s most difficult-to-reach Unesco World Heritage sites: Madagascar’s 1,500 sq km Tsingy de Bemaraha National Park. (Credit: Dave Stamboulis)

An exhilarating attraction (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

An exhilarating attraction

The jagged pinnacles were largely inaccessible until the 1990s, when French explorer and speleologist Jean-Claude Dobrilla founded the Antsika Association (antsika meaning ‘together’ in Malagasy), an organisation designed to help the Malagasy preserve and profit from their natural resources.

With help from locals, Antsika Association members set up a comprehensive set of aerial suspension bridges, steel cables, pegs and ladders ‒ all of which can be traversed safely using climbing harnesses – and trained local guides in climbing, equipment maintenance and safety skills. Nine years after the Antsika Association’s founding, Tsingy de Bemaraha has become one of the country’s most exhilarating attractions. (Credit: Dave Stamboulis)

A treacherous crossing (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

A treacherous crossing

While even amateur climbers can now safely make it to the top of the tsingy, getting to the park is no easy feat. Located on Madagascar’s remote west coast, the national park is only accessible by dirt road, which becomes an unnavigable quagmire for six months of the year during the rainy season. There are also two major river crossings en route: the Tsiribihina and the Manambolo, both of which are infested with crocodiles.

I opted for a dry season visit; the plan was to drive 10 hours to Tsingy de Bemaraha from the city of Morondava on Madagascar’s west coast. I hired a four-wheel drive vehicle and driver and supplied a cash payment for the privilege of having our car ferried across the rivers on rafts made from wooden pirogues with planks on top. (Credit: Dave Stamboulis)

An iconic view (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

An iconic view

About 20km from Morondava, we came upon the aptly named Avenue of the Baobabs, where imposing adansonia grandidieri baobab trees, endemic to Madagascar, line the dirt road. At sunset, the massive trees form silhouettes against the glowing horizon. (Credit: Dave Stamboulis)

The gateway to a jagged forest of stone (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

The gateway to a jagged forest of stone

After completing the second river crossing at the Manambolo, the road came to an end in the small village of Bekopaka, home to many of the park’s guides and employees as well as a handful of seasonal lodges. This is also the national park headquarters, where travellers can get entry permits as well as hire a guide and climbing equipment for ascending the tsingy. (Credit: Dave Stamboulis)

Ascending the tsingy (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

Ascending the tsingy

It was an exciting and nerve-wracking climb through narrow gullies and rocky crevices. At the start of the ascent, I found myself flat on my belly, crawling through caves and sliding through tight passages. My guide led the way, pointing out the best hand and footholds as we neared the top of the tsingy.

Three hours later, we summited the peaks, and my guide clipped my tether directly onto a bridge, which swayed perilously to and fro above the serrated rocks. (Credit: Dave Stamboulis)

A view caged in limestone (Credit: Credit: Dave Stamboulis)

A view caged in limestone

The views from the suspension bridges and platforms stretch for kilometres across the arid plateau, which appears caged behind the forest of limestone in the foreground. It was an arduous journey to Tsingy de Bemaraha – but like anything that takes time, it was well worth the effort. (Credit: Dave Stamboulis)

HTTP://WWW.BBC.COM/TRAVEL/STORY/20170803-MADAGASCARS-HERITAGE-SITE-THAT-FEW-CAN-REACH

Au pays des baobabs-citernes, Gaëlle Legenne-Paris Match 

Gaëlle Legenne, Paris Match 

https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Au-pays-des-baobabs-citernes-1640593

Dans le sud de Madagascar, oubliés par la pluie sept mois par an, les villageois passent une alliance avec leurs plus beaux arbres.

« Je vais te blesser, te creuser… Pardon si nous faisons cela, mais nous devons le faire pour une cause noble : celle de l’avenir de nos enfants. Ils vont survivre grâce à toi. » A quelques centaines de mètres d’Ampotaka, Adolph implore la miséricorde d’un des géants de plus de 300 ans qui tendent leurs branches noueuses vers le ciel, comme s’ils communiquaient avec lui.

Sur ce plateau calcaire et subdésertique du sud-ouest de Madagascar, au sol aride et rocailleux, les pluies ne tombent que quelques fois par an, de décembre à avril. A peine 400 millimètres les années fastes. Et la saison sèche dure plus de sept mois. Il n’y a ni rivière ni lac, et les nappes souterraines sont très rares. Alors, la nature et les hommes ont mis en place de redoutables stratégies, uniques au monde.

Quatre cent soixante-quinze habitants dépendent des 300 baobabs du seul village d’Ampotaka, le bourg à la lisière duquel, en 1996, le photographe Pascal Maitre a croisé la route des « creuseurs » : « J’étais sur une piste, j’ai vu des hommes remplir ces arbres géants avec des seaux pleins du peu de pluie tombée la veille. En juin 2019, j’y suis retourné pour y rester dix jours. Et tenter de comprendre. Ils m’ont expliqué que le baobab était le seul arbre au monde qu’il était possible de creuser sans le faire pourrir. Et que l’eau qui y était stockée en ressortait limpide. Ils creusent à partir de mi-juin, durant dix jours entiers. Et n’y touchent plus pendant six mois. Alors, l’arbre “cicatrise”. Son tronc, spongieux, se régénère et la nouvelle écorce qui se forme à l’intérieur peut servir de citerne naturelle. C’est unique dans la nature. Le baobab est bien l’arbre de vie qui protège les hommes et l’écosystème. »

Chaque famille possède son baobab, attribué selon des règles strictes et suivant les décisions du conseil des sages. Les plus imposants, véritables totems, peuvent contenir jusqu’à 14 000 litres d’eau. Qu’ils disparaissent, et c’est la catastrophe. Or, avec le changement climatique, les sécheresses plus longues, il meurt de plus en plus de baobabs. Ceux de Madagascar sont inscrits sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, au titre des précieuses espèces végétales menacées. Adolph, le président du comité de base des creuseurs d’Ampotaka, explique à Pascal Maitre : « Il y a moins de gros spécimens. Certaines années, nous ne pouvons pas les creuser. Ce sont de plus jeunes arbres, d’à peine 250 ans, qui continuent de nous offrir leur ventre. Ils contiennent 7 000 à 9 000 litres d’eau », de quoi subvenir aux besoins d’une famille de 10 personnes pendant trois mois.

Lorsqu’il n’y a plus de réserves d’eau, on fait dix-huit heures de voyage en charrette jusqu’à un village

Restent les neuf autres mois… Alors, il faut recourir au système D : pour boire, les habitants utilisent l’eau dégorgée de différentes plantes ; pour la cuisson, l’eau des pastèques sauvages et des ignames ; pour nourrir le bétail, celle des cactus. On ne lave pas les enfants plus d’une fois par mois. Et lorsqu’il n’y a plus de réserves, on fait dix-huit heures de voyage en charrette jusqu’à un village, où les bidons de 20 litres valent 25 centimes. Une fortune amassée grâce à la vente du bétail, de manioc ou de maïs aux voyageurs de passage. Pourtant, l’eau des bidons n’a rien à voir avec celle des baobabs. Elle n’est pas toujours très claire, parfois contaminée.

Aujourd’hui, à quelques centaines de kilomètres, dans le Grand Sud, un pipeline d’approvisionnement en eau va bientôt être posé. Grâce à plusieurs partenariats et à l’Unicef, 180 kilomètres de tuyaux permettront à 40 000 personnes d’avoir accès à l’eau potable. Rien de tel à Ampotaka. « Il y a quelques années, des tests de carottage ont été effectués jusqu’à 120 mètres. Ça n’a rien donné, pas une source n’a été trouvée », raconte Pascal Maitre.

Près de 47 % des enfants ont un retard de croissance à cause du manque d’accès à l’eau

Luc Herrouin, spécialiste de l’eau et de l’assainissement pour l’Unicef, reconnaît que la situation est catastrophique en pays Mahafaly. Pourtant, il garde espoir : « Des études géologiques ont été faites. Il y a très peu d’eaux souterraines, c’est vrai, mais elles existent ! On manque de financement. Cette région est comme oubliée du monde. Près de 47 % des enfants ont un retard de croissance à cause du manque d’accès à l’eau. On a besoin d’une mobilisation de la communauté internationale. »

Alors, à Ampotaka, on n’est pas près d’arrêter de creuser les baobabs. Lorsque Pascal Maitre a demandé à Kizoty, 8 ans, petit joueur de foot, quel était son rêve pour l’avenir, il n’a pas parlé de jouer en professionnel ou d’avoir des chaussures. Il a simplement répondu : « Pouvoir boire autant d’eau que j’en ai envie… »

ΦΙΛΤΡΑ